PAGE D' ACCUEIL

APHIR

Au moins un Français sur deux victime de l'ozone
l'été dernier

[29/10/2003 - 11h48] article extrait de DNA


Vue de Marseille en août dernier

La pollution à l'ozone a battu l'été dernier tous les records depuis que les relevés existent, frappant "un minimum de 30 millions de personnes", la moitié de la population française, selon une étude publiée mercredi.
Elle a atteint son paroxysme avec la canicule entre le 5 et le 13 août, relève l'étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Elle a alors concerné "plus ou moins tout l'Hexagone, y compris des zones du littoral atlantique habituellement épargnées".
Dans les grandes agglomérations, elle s'est accompagnée de niveaux élevés d'autres polluants comme les particules et les oxydes d'azote.
Le seuil d'information, premier de deux niveaux de pollution, a été dépassé pendant 84 des 139 jours de la période étudiée (1er mai-16 septembre) pour l'ozone (180 microgrammes/m3 d'air sur une heure).
Le seuil d'alerte, fixé par la nouvelle législation européenne à 240 microgrammes/m3 sur trois heures, a été dépassé durant 13 jours.
Toutes les régions métropolitaines ont été touchées par l'ozone mais de manière extrêmement variable.
La région Paca a enregistré le record européen et le record français de l'année avec une concentration d'ozone de 417 microgrammes par m3 d'air pendant trois heures début août. Elle a dépassé le seuil d'information 78 jours durant et le seuil d'alerte européen pendant huit jours.
Même la Bretagne a été affectée (seuil d'information cinq jours, seuil d'alerte européen une journée). L'Ile-de-France a eu 26 jours de seuil d'information et six jours d'alerte de niveau européen.
L'ozone est un polluant secondaire. Il résulte de réactions chimiques, sous l'effet du rayonnement solaire, entre oxydes d'azote, composés organiques volatils et monoxyde de carbone, émis principalement par les transports routiers et l'industrie.
Au niveau du seuil d'information, il présente déjà "un risque pour la santé de populations particulièrement sensibles", rappelle l'Ademe. Cependant, avertit l'établissement public, les répercussions de l'épisode de cet été "sont encore difficiles à évaluer sur les plans sanitaire et environnemental et demeurent largement masqués par les effets directement imputables aux températures record du mois d'août".
Les conditions météorologiques exceptionnelles (atmosphère extrêmement stable, absence de vent, températures nocturnes élevées, faibles nuages) ont favorisé également la formation d'autres polluants photochimiques.
Le 12 août, rappelle l'étude, le seuil d'information pour le dioxyde d'azote (200 microgrammes sur une heure) a été dépassé à Paris.
Le seuil d'information conduit généralement à abaisser la vitesse maximale autorisée des véhicules. Le seuil d'alerte entraîne l'application de mesures contraignantes pour l'industrie et les véhicules s'il est atteint dans plusieurs stations de mesure, le nombre nécessaire variant selon le réseau régional de qualité de l'air et la zone considérée (urbaine, péri-urbaine, rurale). Les conditions n'ont pas été réunies l'été dernier.
La nouvelle législation européenne date de février 2002. Elle doit être transcrite en droit français dans un décret à paraître début novembre.
Elle abaisse le seuil d'alerte de l'ozone de 360 microgrammes/m3 à 240 microgrammes/m3 en moyenne horaire. Mais elle stipule que la barre des 240 devra être dépassée "pendant trois heures consécutives" pour la mise en oeuvre d'un "plan d'action" non détaillé.
Le projet de décret français ne respecte pas à la lettre la directive européenne, maintenant le seuil de 360 microgrammes d'ozone sur une heure pour le déclenchement de la circulation alternée.
Source : AFP (extrait de DNA)